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Esthétiques d'Art four ou l'art de la consommation à bonne température

J'essaye de digérer "Le pont des singes" de François Julien, pour bien distinguer les enjeux de la mondialisation-exploitation de ceux de la mondialisation-partage. Par le détour de son essai "Du temps" où il m'y fait co-emparer les concepts du temps "nombre" occidental et du temps "saison" taoïste, je m'efforce d'en déduire les caractéristiques de ma propre consommation et les conséquences sur le déroulement de mon propre temps.

Et bien bim: synchronicité.

Aujourd’hui, je termine un commentaire sur la prostitution –thème de l’émission de « Les nouvelles vagues » du 13 octobre lorsque je retourne sur internet et y trouve deux objets en concurrence : un clip "officiel" de promotion de la ville de Paris, réalisé par la mairie,  et un clip "droit de réponse" de la même ville de Paris, réalisé par des artistes indépendants. Et voilà, me dis-je, comment la présentation « canonisée », formatée aux standards de la consommation touristique au lieu d'être « magnifiée », d’un même objet, en destitue la fonction.

David Bohm, a essayé de développer une théorie de l’ordre implicite s’appuyant sur l’image du dépliement de l’ordre du réel: peut-être faut-il chercher une partie du fondement de cette théorie dans le temps « saison » du tao. Du coup, on constituerait peut-être –de bonne foi- une théorie du corps magnifié plutôt que canonisé… où la prostitution, de quelque objet que ce soit,  n’aurait plus lieu d’être. Un temps "saison" où, grâce à l'attention et la patience, les nuances du réel nous apparaîtraient dans leur complexité.

Okay, d’aucun me diront que je confonds prostitution et promotion : la différence n’est pas que dans les mots mais aussi dans les cadres qui sous-tendent ces mots.

Personnellement, je n’aime pas le cadre de l’argent pour l’argent qui préside à la plupart des activités économiques actuelles. C'est ce cadre qui a tué le paysan du Darfour illustrant ma note actuelle. Et j'ai bien dit: "je n'aime pas". J’assume pleinement cette position subjective à l'égard de puissances qu'on m'a présentées, depuis tout gamin, comme étant objectives et incontournables.

Dieu, qui s'impose à travers les actes et postures de quelques "richissimes" individus humains de quelques endroits de la planète qu'ils soient et de quelques obédiences "religieuses" auxquelles ils appartiennent, n'existe pas.

C'est pour ça qu'on dépense autant d'argent pour le promouvoir.

Dieu, celui en qui je peux avoir foi, mais qu'en tous cas je n'impose pas aux autres, existe peut-être, si je fais l'effort de le supporter non comme sub-stance pour m'appuyer -la matérialité du monde suffit à cette fonction-  mais comme super-instance pour me mouvoir.

Malheureusement, tous les prophètes de m.... actuels prennent soin de confondre transcendance et immanence...

Foin de toutes ces gesticulations de croisés de l’extrême et essayons raisonnablement, dans l'écart entre les cultures, cher à l'analyse de François Julien ou l'écart entre le croyant et l'incroyant analysé par Blaise Pascal ou le travail de nuances d'autres penseurs honnêtes, de trouver des modalités intelligibles de partage de notre mère la Terre... diraient les Amérindiens Kogis.

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