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Décohérence harmonique, décohérence contrapuntique, contrat tacite

Commentaire perso sur Le thème de "Les nouvelles vagues" de la semaine passée :

"La drogue est le chiasme qui lit la déraison  de l’espace inconscient  sur les pages de la raison de l’espace de droit, infiniment conscient.

 Infiniment au sens de « tellement raide » qu’il ne peut plier sans se rompre.

Et c’est bien toute la problématique de l’acceptation de sa fonction : elle fait, en occident, d’abord polémique avant de faire politique, et à ce titre, rend bien compte de la lecture du pouvoir de l’homme  juridique,  étriqué car seulement défini par ses limites, mais tellement utile aux puissances de l’argent.

 Il ne s’agit pas pour moi de délégitimer  la constitution du droit : les salles de shoot sont extrêmement utiles à ceux qui y consommeront et à la constitution d’ expériences sociales et politiques utiles,  qui aideront à affiner le droit.

 Non, il s’agit de permettre à ceux qui auraient « peur »  - de bonne ou de mauvaise foi – de penser un espace commun libéré des mafias et autres lâchetés légales,  où, comme l’a dit Marie en ouverture de la première émission, on peut  « laisser espérer de passer à autre chose… »

 C’est marrant que cette image utilisée par Marie de « ceux qui sont de l’autre côté de l’eau » m’évoque à la fois les migrants, « prédateurs » venus de l’autre côté de la Méditerranée et les êtres non organiques  « prédateurs » à l’embuscade derrière un miroir plongé dans l’eau, utilisé par Don Juan, démontrant à Carlos Castaneda,  l’existence de ces êtres dans un état altéré de conscience (Le feu du dedans, Folio essai,  p.140-152)

 Une forme de connaissance, partagée par ce sorcier Yaqui avec son ethnologue d’élève,  où les responsabilités du maître utilisant la drogue pour faire accéder, et de l’élève pour accéder à d’autres états de conscience sont également partagées dans un « contrat tacite » dont le maître a clairement défini les risques. Cet enjeu anthropologique, qui traverse toute l’œuvre de Castaneda, a malheureusement été occulté par la mise en cause de son honnêteté intellectuelle et par sa récupération par des mouvements pseudo sectaires à but lucratif.

Pourtant, toutes ces drogues qui font peur à la raison, ont été codifiées et expérimentées par d’autres savoirs qu’occidentaux. Saura-t-on croiser leurs connaissances ? "

 

Et ben cette histoire de contrat tacite et de décohérence, ça me creuse... 

Car j'ai joué hier avec ma petite fille, qui de manière extrêmement cohérente m'a fait manger de la soupe à la fraise dans une mini assiette vide, en plastique, dans laquelle n'importe quel physicien ou cuisinier n'aurait pu trouver d'observables correspondant à une hypothèse scientifique ou gustative. Pourtant j'ai échangé cette soupe avec ma petite fille: de quels objets traite la science et surtout au service de quels projets la science, ou la cuisine, ou l'industrie... définissent-elles leurs objets. On ferait peut-être un peu plus de politique en prenant les questions de civilisation dans cet ordre ontologique.

Et pour ma part, je n'y trouve de réponse conceptuelle, dans l'état actuel de développement de mes connaissances et de mes actions, que par le biais de la musique.

En effet, il n' y a que par l'expérience auditive de la dissonance ou de la consonance de notes dans un accord,  juxtaposée à celle de l'évolution mélodique de motifs contrapuntiques que je "vois" l'existence d'êtres co-existant singulièrement et pourtant capable de signifier, ensemble dans l'espace ou dans le temps,  un ensemble cohérent qui les dépasse.

Quand verra-t'on :

les actes politiques et artistiques se confondrent ?

Ou encore : les actes artistiques et politiques se confondrent ?

 

Les deux "actions" ne sont pas égales :

Piotr Pavlenski avec son oreille coupée et la peau de son corps,  montre la surface des choses, l'ordonnancement des fonctions par la suppression de l'une d'elle (l'ouïe), ordonnancement commandé par un principe externe, policier, d'état, dont la fonction est à réinterroger.

Deborah de Robertis dérange une évidence: le corps d'une femme est offert au monde car de lui, sourd le sang à l'"origine du monde", dont on ne saurait exiger qu'il fût vénal... et oui, sauf que ce n'est pas si évident car le corps d'une femme appartient d'abord, dans l'ordre des proximités spatiales, à cette femme... avant que de servir à ceux qui, le transformant en marchandise, en tireraient une prétention fiduciaire.

 

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