Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Melville ta maman n'est pas morte

Le grand véhicule...vu de l'extérieur.


La vie dans une voiture
Où les rêves se désolent... se désolent... se désolent...
Désert dont on a cure
D'où les oiseaux s'envolent... s'envolent... s'envolent...


Et regarde ami, là-bas dans l'infini
Y a ton nom qui s'inscrit en lettres capitales
Pour effacer le mal qui ronge tes initiales
Initiale, ta vie ton père te l'a donnée
Pour construire en beauté une oasis de paix.

T'as pas 100 balles mon gars. C'est pour ma fille là-bas
Et ma femme dans l'hôtel qui attendent le trépas.
A Paris gare de l'Est, j'ai rencontré Bertrand
Qui f'sait la manche au hasard des passants.
Nos regards échangés m'ont-ils plus fait comprendre
Que peut-être sa vie lui a dit de moins prendre.
Nos regards échangés m'ont-ils fait peur de ça
De ça que j'comprends pas et des 10 francs donnés
Qu'ai-je retenu lucide...
Et de l'attente d'un train qu'on attend
Angoissé par un retard
Qui tranche dans l'ordre qu'on espérait,
On est soudain content de la charité d'un être, d'un visage connu
De la présence légère d'un corps qu'on a vu.

Où est passé Bertrand, dans son passé embué, y-a-t'il un proche futur.
Où est passé Bertrand, perdu parce que trop pur
Nos lourdes habitudes vont se briser sur la jetée
Diaphane de nos morts encombrantes
Lâcheté de nos corps qui disparaissent dans
L'ondée passagère de nos larmes de vie.

Bertrand comme tout le monde il sue
Il cherche par où passer pour ne pas succomber à
L'ivresse jalouse d'une maîtresse mal aimante, à
L'amour encombrant d'un ego qui rit plus.

On dit qu'on n'a plus l'temps, qu'on sait
Plus s'écouter. On a perdu l'humain dans nos
Objets cassés.
Nos vérités perdues se construisent étouffées
Dans des laboratoires qui nous promettent l'été.
Derrière nos verres sans tain on sait plus quoi toucher
De peur de salir nos gants blancs de mariés.
Je suis, ils sont, tu es mais nous ne sommes
Plus.

 

Bertrand comme tout le monde il sut
Où se trouvait sa vie qu'il lui fallait pétrir
Eviter de pourrir
Sans tierce chirurgie.

Dans ce vide de paroles comment placer sa voix
Pour ne pas biaiser ce bémol à inscrire dans un ordre
Etouffant.

J'aime le monde, mon ami mais mon amour
Sans toi n'a valeur que vénale.
Entre ma tête et mes pieds se loge l'astragale
Qui réunit le ciel à la terre d'où tu es. Vivant.


Dans mon texte y a des é beaucoup de é
Des haies pour séparer, mais aussi pour relier
Paradoxe du langage qu'on lit pour nous aimer
Beauté du paysage qu'on aime à limiter.


Strasbourg Janvier 1997

https://soundcloud.com/pythagore/bertrand

Les commentaires sont fermés.