Je suis allemand, je suis né ici ! …
Pourquoi tu fous le bordel, enfoiré ? …
Le genre d’arguments ou de questionnements faibles que l’on affirme avec force.
Une origine liée au sol ou au sang : autant de balivernes qui ne font que justifier l’écriture d’un droit permettant de mettre d’un côté « ceux de la cité » et de l’autre côté les « barbares ».
Parce que ce qui est énoncé faiblement, susurré derrière ce drame, est l’ « origine » sociale de ce détraquement : le tueur vient d’un quartier « défavorisé » et est « dépressif ». Tiens donc, les quartiers défavorisés seraient victimes de dépressions économiques ? Sémantiquement, ça tient la route.
Ca ne fait que nous sauter aux yeux…
Mais on a le regard un peu bigleux.
Mais que nous fait ici le langage – la communication- sinon, « niquer en commun » ce que l’on peut avoir d’intelligence.
Il faudra bien reconnaître que dans l’état actuel de perception véhiculée par les médias de masses, énoncer « un quartier défavorisé » revient à en admettre indolemment, presque lascivement l’existence. Et peu importe la bouche d’où sort cet énoncé : citoyenne ou barbare la portée de ce Verbe restera autant délétère, aussi longtemps qu’on ne voudra pas énergiquement mettre les moyens de l’éradiquer.
De la même manière qu’énoncer « les riches » ou « l’argent » sans en questionner le véritable statut sémantique et socialement syntaxique, revient à regarder sur le même plan émotionnel un clip de gangsta rap et le bombardement d’un quartier d’Alep : on n'en tire aucune leçon sur la violence.
Car les conséquences sociales de ces prises d’otages par l’argent sont maintenant transnationales et demandent une réflexion transculturelle…
Utopie ?