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exanimer - Page 6

  • Bêtises (et c'est pas gentil pour les vraies bêtes...)

    une autre trace de vies   Y en a marre d'entendre revendiquer plus d'ordre, plus d'état d'urgence, plus de limitations des libertés de la part de ceux qui ont soit disant peur...

    L'attentat de Nice n'est pas le fait d'un islamiste. C'est celui d'un détraqué, d'un inhumain que l'économie actuelle, détraquée par la finance et le pouvoir de l'argent a relégué au rang de chose "passionnée". A-culturellement passionnée.

    Il existe plein de personnes pratiquant l'islam qui sont plus cultivées que lui, que moi. Plein de personnes pratiquant un des christianismes, les judaïsmes, les bouddhismes etc... plus cultivées que moi et qui dès lors ne peuvent porter atteinte à ma vie ou celle d'autrui car conscients de leur humilité.

    Mais pour être humble, il faut en avoir les moyens. Le premier de ces viatiques passe par la dignité de vivre. Pas de dignité et la traversée du désert devient difficile. Le porté de la croix ne peut avoir lieu que parce que je suis aimé. La perception du samsara n'est possible que parce que j'ai été initié par un maître-lama.

    Bref, je ne deviens humain que parce que l'humanité m'a été transmise. Or notre monde est un monde de prédation où le champ lexical des mots combats, ennemis, guerres veut régner sans partage sur celui de partage ou compassion.

    Et ce n'est pas de l'angélisme que de parler ainsi: trop de fous, financiers, escrocs, corrompus ou mafieux ont installé un monde de leurres et de lois écrans qui dissimulent positivement leurs actions. Négativement nous en percevons les effets par les déséquilibres monstrueux qui gangrènent la planète humanité.

    Ce chauffeur de poids lourd est un individu lambda, produit de cette gangrène. Un renforcement de l'état d'urgence n'éliminera pas l'émergence d'un autre lambda, à un endroit x à un instant y, complètement imprévisible.

    Le caractère de prévisibilité, à travers l'état d'urgence, une "politique migratoire" et autres sornettes capitalistes, revendiqué par tous les incendiaires n'a qu'une fonction: augmenter la médiocrité de la courbe de Gauss qui alimente leurs comptes en banque ou leur côte d’éligibilité.

    Et ça ne nous aide pas à vivre...autre trace de vies16.jpg

  • Eschatologie taoiste ou sen no sen

    08 avril

    Le Pont des singes de François Jullien: voilà une bonne désintox contre le fatalisme identitaire et le capitalisme-colonialisme idéologique ambiant. Avec une très belle préface de philologue expliquant le mot "dialogue" ou défendant l'élégance et la perception de la diversité des cultures à travers l'enseignement des langues anciennes avec le présupposé, propre aux lumières, que de l'intelligible reste à détecter et dire dans l'écart...

    Avec un style redoutable pour ma mémoire, moi qui n'ai pas fait d'allemand, car les mots de ce philosophe s'emboîtent comme des tuiles se retiennent sur toits (ou sous moi...): une tuile a sa place parce-que d'autres au dessus existent et tiennent, mais aussi parce-qu'elle retient celles du dessous...

    François Jullien y oppose "connivence" et "connaissance" en définissant-englobant les finalités et équilibres des corps et milieux mis en jeu dans ces deux concepts.

    Mais je me rends compte qu'en ouvrant cette page informatique, relié au réseau techno-cognitif ou techno-affectif avec le désir de "communiquer-connaissance" j'escamote trop vite la phase d'"assimilation-connivence" de cet ouvrage que je viens de lire aujourd'hui: je fais le touriste, haïssable pour Philippe Murray ou François Jullien...

    Ne pas confondre tourisme et immigration  - vous connaissez la blague du mort qui va en enfer... -

    L'Orphée le larron

    Je vais donc clore mon propos pour "digérer" cet Autre monde dont participe la pensée de François Jullien et prendre le temps de le faire mien.

    "L'autre monde" version Pythagore

    Etranger et trop beau...mais pas médusant

    Synchronicité ou la version féminine de l'étranger...

     09 avril

    Complément d'enquête d'hier: la tribu Bolloré. L'art de la flibuste ou comment allier légalement la connivence de brigand et la connaissance du droit occidental.

    Le monde "moderne", ou en tous cas celui dans lequel nous sommes pris, nous oblige à distancier cette connivence que nous pourrions avoir avec le réel à travers nos réseaux, notre maîtrise du droit, de l'ingénierie ou de la science et cette connaissance que nous tirons de nos calculs, plans sur la comète, visions transhumanistes et autres possibles chimères que la théorie des graphes pourrait nous proposer.

    Cette distanciation, nous pouvons la faire grâce aux théories (calculs, images de réseaux neuronaux - voire organiques - de quelques-uns de nos corps dans le corpus humain de la terre), ce qui est rassurant pour légitimer la "nature" ou en tous cas la construction des connaissances constituées par notre espèce.

    Mais au niveau individuel, au moment d'une prise de décision, de la satisfaction de nos désirs, qu'en est-il de cette distance, et donc de la légitimité de ce mouvement ? Et c'est là que je crois que primalement (merci à Franck Lepage pour ce mot) intervient l'éthique: c'est elle qui instantanément, sans calcul, juste en fonction de notre histoire avec le monde, décide de la légitimité de l'action. Et dans un deuxième temps-mouvement, notre esthétique personnelle, "case" cette action dans notre auto-biographie pour que l'on continue à vivre "en se regardant dans le miroir" tous les matins (car mine de rien - je ne sais pas de quel tréfonds vide et abyssal provient cette expression - , nous avons aussi la responsabilité de la continuité temporelle de notre corps).

    Dans cette histoire, la légitimité de tous les graphes issus du géo-graphe primordial est à interroger. Le droit foncier, garantissant le droit de vivre des êtres sustentés par les zones visées par ce droit est trop souvent bafoué ou détourné par des calculs inhumains.

     

     

  • Christ

    8 mars, Mme Taubira, sur France Culture ponctue les programmes de virgules historiques, littéraires concernant le concept de féminité et le symbole de la femme. Avec la classe d'un Edouard Glissant, la poésie d'un René Char ou l'humanité d'un Albert Camus, cette ancienne ministre de femme est, et restera un symbole d'intégrité intellectuelle au service de l'altérité.

    Hier, j'ai discuté avec la responsable de la mission de lutte contre le décrochage scolaire qui m'expliquait qu'on lui supprimait les moyens de fonctionner l'an prochain et que cette année elle avait de plus en plus de gamin(e)s de moins de 15 ans qui arrivaient dans le dispositif car n'ayant plus leur place dans le système scolaire "normal". Et cela ne faisait que me rappeler les images des deux gamines Louisa et Israé, "radicalisées" car n'ayant pas trouvé leur place ou encore les migrants en transit vers l'Europe car n'ayant pas trouvé leur place ou les jeunes sur le "marché" de l'emploi qui devraient chercher leur place à travers la loi El MacKhromri.

    Ce que j'aime chez Glissant parlant de l'identité c'est qu'il la cherche dans le franchissement des frontières, celle de Camus se trouve dans la lumière éclaboussante de la ville d'Alger, et René Char la trouve dans l'écriture poétique. Dans les trois cas, elle n'est pas donnée mais se construit obstinément,  inlassablement, artisanalement dans la pensée puis/et/ ou le corps de chacun. Mais cette violence, ce choc à l'altérité, les trois l'ont choisi par la littérature et l'art.

    Or notre "mondialisation" impose aux corps la violence de l'altérité du colonisateur: (grand)capitaliste ou (petit) djihadiste c'est la même possession de l'autre que ces deux catégories revendiquent (j'ai entendu que le grand djihadisme était la lutte contre son propre égo et que le petit capitalisme est au service des communs).

    Alors comment peut-on justifier ce manque d'argent pour aider les missions de lutte contre le décrochage scolaire, ce manque d'argent pour payer à travail égal homme et femme et rendre égal le travail "domestique" et le travail "économique", ce manque d'argent utile à l'installation raisonnable et pérenne d'un migrant (externaliser les migrants en Turquie pour lesquels le pouvoir politique double la mise sur le tapis du poker menteur européen, pouh)... autrement que par  la construction délibérée d'un obscurantisme servant l'opulence indécente d'Harpagons irresponsables.

    Parfois démissionner c'est résister pour tourner le dos à un pouvoir délétère.