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exanimer - Page 4

  • Khonerie: le langage m'a collé à l'appeau comme l'air primordial m'a décollé les poumons...

    Boris Vian a utilisé ce terme dans les années 50-60 pour désigner les dangereux faiseurs de vent qui ne comprenaient pas que le jazz n'était pas une musique de nègres mais un objet culturel universel mis à disposition de chacun par les "cultures" noires. "Cultures" car de l'oeuf ou de la poule je ne connais toujours pas l'"origine".

    Et ben aujourd'hui en France on a les mêmes faiseurs de vent , des Eric, Christian, Nadine, Nicolas, ou Laurent. (Même si tous les Laurent ne sont pas  identiques ).

    Ces figures politiques possèdent l'art d'abrutir un débat. De deux choses l'une.

    Ou ce sont de sombres crétins ou ils roulent pour des intérêts obscurs que l'électeur lambda ne connaîtra jamais. La première hypothèse compte tenu de leur niveau de pouvoir ne tient pas... Il nous faudra voter en 2017 en tenant compte de la deuxième. Pfiou...

    Pourtant il existe des vrais khons  pentatoniques comme il se doit d'un objet traditionnel et rassembleur.

    Les faux khons dans leur sombre modernité sont plutôt monotoniques et fondent sur le peuple comme un rapace sans pin pour se poser -pour méditer, ça leur serait utile. Car pour ces oiseaux de proie, le pain du peuple y connaissent pas.

    Il leur faut de l'altitude, de la distance et surtout de faux débats pour retirer l'universel de leurs fiefs et leurs serfs.

    Le pain du peuple, voilà d'ailleurs un vrai faux-débat: tant que l'on organisera la misère matérielle des gens on n'aura pas à les nourrir intellectuellement. Trop risqué...

    Le langage nous colle à l'appeau de ces faiseurs de monde comme l'air que nous respirons nous est contigu pour nous permettre de vivre. Pourtant quel effort colossal à la naissance pour sortir de la matrice et respirer ce monde de différences. C'est le prix à payer pour "profiter" des nuances des sonorités de la langue (oui j'ai mis "profiter" car je lui préfère entendre, mais il y a une espèce d'injonction économique qui apparaît dès qu'on est mis au monde...)

  • Pôles et mille victoires ou comment perdre son orient…

     


    Moi

     

    J’ai eu un peu de mal à trouver du temps : la réfection de l’appartement de ma grande fille et son copain m’a un peu accaparé. Mais une réflexion échangée avec la maman –de naissance algérienne- et le beau-père –de naissance espagnole- du copain de ma fille m’oblige à ce texte : « il n’y avait que des français montrés dans le document-réalité Rue des Allocs de M6 ».

    Je me doutais que la Rue des allocs sur M6 allait faire du remous. Je ne me doutais pas que cela allait s’arrêter aussi vite : deviendrions-nous intelligents ?

    Les programmes et la philosophie « formateuse » de M6 ne me plaisent pas particulièrement. Cette « Rue des allocs » sentait donc le racolage bienséant dans le jingle de présentation tournant sur la chaîne 15 jours avant la diffusion : cette manière qu’ont les chaînes de pré-présenter leurs programmes révèle la lourdeur de leurs contenus consubstantielle de la non-prise de risques de leurs promoteurs.
    Pourtant en regardant les deux épisodes, une idée essentielle me traversait : je trouvais hallucinantes les capacités de ce jeune ferrailleur à revendre une épave roulante à un ressortissant africain qui l’emmènerait au « bled » ou éminemment respectables les capacités de survie des deux frères qui avaient déjà tâté de la prison ou du TIG. Non moins remarquable, la générosité de cette dame ayant perdu son mari assassiné dans une rixe, et composant des repas de midi –avec de la nourriture caritative- pour l’entourage de copains et copines de son fils qui, sans ce geste, auraient eu du mal à se payer la cantine scolaire.

    Une idée essentielle égale une hallucination ?
    En voyant ces tranches de vie, je me retrouvais –immersion corporelle en moins- dans mon saisissement hallucinatoire lors de mon premier voyage à Madagascar en 1992 : des gens arrivent à vivre avec aussi peu de moyens matériels ?
    Et j’ose espérer que c’est l’information essentielle qu’en retireront ceux qui ont regardé ce programme, car l’idée en filigrane n’est pas cette hallucination mais sa contraposée : des gens avec beaucoup de moyens matériels n’arrivent pas à vivre. Et son corollaire : où est passée la richesse déployée et produite – par le fameux effet « bras de levier » des économistes- pour qu’avec une telle débauche de moyens techniques mis à la disposition de l’humain on ait encore des « Rue des allocs » dans le monde ?


    Le monde

     

    Bernard Stiegler utilise le concept de disruption pour expliquer les pertes de contrôle local du pouvoir sur les êtres dans notre « plasma » d’individus connectés. Ce concept effrayant s’appuie sur une conception statistique ou chaque particule d’entre nous tire à hue et à dia la couverture du monde pour survivre.
    J’y préfère celui d’effondrement de la fonction d’onde qui décrit la particule que je suis à un instant t, où je me sens concerné par la mesure que je fais du monde à cet instant et où le nouvel état dans lequel je me trouve à t+delta t participe d’une construction réfléchie du monde, intégrée à un réseau. Une autre manière de parler d’éthique à travers la compassion.
    Ainsi cette « Rue des allocs » peut participer de ce phénomène de mesure : encore faut-il sortir du matraquage polémique, de la décohérence…
    Le dispositif –le cadre pour les psychanalystes- d’un « Sur les docks » d’Irène Omélianenko ou d'un "Les pieds sur terre" de Sonia Kronlund fabrique, en prenant du temps et en se passant des images télévisuelles, un autre régime de mesure du monde que la polémique longue et dispersive.
    Car je crois que l’état du monde actuel relève plus de l’image de réseaux interpénétrés que de plasma : pour passer d’un état désordonné où les particules sont situées à l’infini l’une de l’autre, à un état organisé où les particules se sont rapprochées, les chimistes parlent d’énergie réticulaire ou les physiciens atomiques parlent d’énergie de liaison.
    A moins que ma croyance ne soit erronée et que Stiegler ait raison : nous sommes dans un état transitoire hautement énergétique qui déborde notre langage et demande d’inventer la compréhension de la « disruption ». Paradoxal, voire contradictoire avec ce désir d’écrire quelques lignes bien fixées sur le papier ou dans un disque dur.
    A moins que l’on ne puisse dire qu’à postériori le monde que nous avons co-agit : et le concept de « chemin d’erre » de Déligny est là pour nous éclairer, autistes que nous resterons.

  • Physionomie du bel âtre

    Deligny - Pasolini

    Fernand Deligny.jpgPier Paolo Pasolini.jpg

    même bouille ou mêmes bouilles.

    En tous cas comme contenant, cette bouille-oir nous oblige à entendre par ses montées en température de l'être.

    Et cette température nous dit que les cendres de l'écriture ne sont "que" le reste pesant d'une perception fugace de la lumière et l'amour.

    Ouh, alors ça c'est du lourd....